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    Synthèse du colloque C S R

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    PONTONX40


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    Synthèse du colloque   C S R Empty Synthèse du colloque C S R

    Message par PONTONX40 Mar 28 Aoû - 23:55

    Bonsoir ou bonjour a toutes et tous

    Pour celles et ceux que cela intéresse !

    SYNTHÈSE DU COLLOQUE CSR
    16/07/2018 - 2ACR
    Organisé à l’initiative de l’association 2ACR et du CVT ANCRE, ce colloque dédié aux Combustibles Solides de Récupération a réuni près de 120 participants le 20 juin .Retour sur une journée riche, animée par Olivier Pia
    Cette nouvelle édition, après une première journée organisée en 2016 par 2ACR à l’Université Technologique de Compiègne qui avait permis de partager les enjeux, les défis et les éléments techniques autour de la production d’énergie à partir de Combustibles solides de récupération (CSR), avait pour objectif de partager les aspects économiques et territoriaux ainsi que des premiers retours d’expériences industrielles. Après un accueil chaleureux de Cécile Barrère-Triccat, directrice du centre IFPen de Solaize, Claire Dadou-Willmann, délégué général de 2ACR  et Jacques Méhu, Directeur scientifique de INSAVALOR-PROVADEMSE, ont rappelé le contexte et les enjeux politiques, économiques et techniques autour des CSR.

    Trois éléments ont été particulièrement pointés :

    la différence à affirmer, pour la production de chaleur, entre combustion de CSR, qui est la combustion d’un produit élaboré spécifiquement et l’incinération,
    la nécessité de travailler en transversal en réunissant toutes les parties prenantes et plusieurs utilisateurs potentiels de diverses origines autour des projets d’installations de production d’énergie à partir de CSR,
    le besoin de continuer les recherches, caractérisations et surtout les  expérimentations.
    Pour Jacques Méhu, la production d’énergie à partir de CSR a potentiellement un bel avenir, en complément du  recyclage, à condition de sortir de la simple logique de valorisation énergétique de déchets, en intégrant les réels enjeux et spécificités de la production de combustibles de qualité à partir de déchets (caractérisation de gisements, préparation des « meilleurs cocktails territoriaux »). 

    La première partie de la matinée a été consacrée à la restitution des points clés de l’étude « Combustibles Solides de Récupération »
     une évaluation technico-économique d’installations  de gazéification de CSR à différentes échelles, ainsi que les recommandations finales de l’étude  d’ordre technique, économique, stratégique, règlementaire et sociétal pour favoriser le déploiement de la filière CSR au niveau national .
    En synthèse, la cartographie territoriale confirme la disponibilité des ressources potentielles en CSR. Les besoins énergétiques existent et l’essentiel de la ressource pourrait alimenter la demande des utilisateurs potentiels dans un rayon territorial de moins de 100 km. 
     Le montant des investissements et la valorisation des énergies produites influencent grandement la rentabilité des projets. Cette filière nécessite donc des soutiens financiers, réglementaires (prise en compte de la partie biogénique de l’énergie produite) et administratifs pour amorcer plus largement son développement.

    Du fait de la diversité des CSR et des modes de valorisation possibles, il est important de mieux définir et documenter le cadre économique de référence de la filière en fonction de la taille des installations et d’en évaluer les externalités afin de compléter, à terme, l’évaluation économique de la filière.
    Au cours de la seconde partie de la matinée, Karima Chakri, responsable qualité hygiène environnement pour BluePaper et Marc Lefour, directeur développement chez CHO Power ont présenté leur projet de production d’énergie à partir de CSR. 
    L’usine de  CHO Power, filiale d’Europlasma, implantée dans les Landes à Morcenx, met au point un système de production d’électricité à partir principalement de déchets de bois et également de CSR.

    L’électricité ainsi obtenue est composée à plus de 85% de ressources renouvelables. Cette centrale électrique d’une puissance de 11MWe consomme chaque année 50 000t de CSR produit localement, par la société elle-même. Le procédé est innovant,  car il s’agit de gazéification (le combustible est chauffé dans un gazéifieur en l’absence d’oxygène)  Le gaz de synthèse obtenu est propre et froid, est ensuite envoyé vers des moteurs à gaz et une turbine à vapeur pour produire par cogénération de la chaleur et de l’électricité à haut rendement, vendue sur le réseau électrique…). L’équilibre économique repose sur la prise en compte du contenu biogénique. En effet, la société bénéficie d’un soutien financier grâce à des tarifs de rachat d’électricité produite à partir de biomasse donc plus avantageux que le tarif de rachat classique. Cette aide est importante pour assurer l’équilibre économique de l’investissement complet Marc Lefour. La société CHO Power va prochainement démarrer la construction d’une seconde usine de ce type à Thouars dans les Deux-Sèvres, CHO Tiper.
    Une autre usine est prévue en Bretagne à Locminé, projet qui démarrera à la suite de celui de Thouars.
    L’installation de CHO Power de Morcenx a permis la création  de 30 emplois directs et 35 indirect. De son côté, l’investissement de BluePaper va créer 10 emplois.  Marc Lefour estime qu’un quart des besoins électriques des ménages français pourrait être couvert par des installations de ce type (126 usines). 
    Pour terminer la journée, Olivier Pia a animé une table ronde réunissant l’ensemble des parties prenantes de la filière. La consommation de CSR est actuellement d’environ 300kt alors que le potentiel sans investissement supplémentaire de production est de 800kt souligne Lucie Lessard, chargée de mission traitement de déchets pour l’association AMORCE, qui représente entre autres des collectivités territoriales. Pour développer la filière, le soutien au porteur de projet d’unité lui parait crucial. Malheureusement, les soutiens aux projets sont trop rares et ne permettent de tirer parti de la grande diversité des technologies de production d’énergie à partir de CSR.

     L’association soutient également l’idée d’un mécanisme d’aide sous forme de complément de rémunération pour l’électricité produite à partir de CSR, véritable énergie renouvelable et de récupération, conclut Lucie Lessard. Jérôme Auffret, responsable Valorisation énergétique chez Véolia et représentant de la FNADE, complète les propos de Lucie Lessard en indiquant que sans soutien des pouvoirs publics, la filière ne peut démarrer et se développer. Un tarif de rachat de l’électricité  produite à partir des CSR est la solution plébiscité par de nombreux acteurs de la filière.
     Pour Thierry Dereux et FNE, le développement de cette filière est nécessaire . En effet, la compétence « gestion des déchets » est maintenant totalement régionale et les collectivités jouent un rôle important dans la gestion des déchets, en particulier ménagers. Elles doivent répondre aujourd’hui à de nouveaux enjeux (objectifs de la LTECV, augmentation de  la TGAP enfouissement ou incinération, réduction de leurs empreinte carbone…). Elles peuvent aussi transformer ces problématiques en opportunité pour répondre à leurs besoins en termes énergétiques comme ça a été le cas dans l’exemple de Séché Environnement ou de développement économique et de l’emploi sur le territoire.

    Après avoir remercié l’ensemble des intervenants et Olivier Pia de la qualité et du dynamisme de son animation, Michel Valache, président de 2ACR propose un court bilan de cette journée extrêmement riche. Il souligne que, pour lui, l’utilisation de CSR comme source d’énergie a fait son chemin chez les industriels. Même si ces derniers ne sont généralement pas des spécialistes de la production de chaleur et souhaitent confier cette fonction à un tiers, ils sont conscients du potentiel de cette énergie non délocalisable, qui contribue à réduire le stockage de déchets et leur empreinte carbone. Cette production d’énergie est aussi source d’emplois locaux comme cela a été montré à plusieurs reprises dans la journée. En revanche, le peu de projets qui sont sortis de terre montre que la filière n’a pas vraiment encore démarré. La faisabilité n’a été prouvée que dans des situations particulières.  Trois éléments sont clés pour lui, pour assurer l’amorçage  réel et nécessaire de cette filière, qui est un des éléments de réponse aux enjeux inscrits dans la loi (LNTE) et dans les directives européennes du Paquet économie circulaire :

    un soutien financier, qui pourrait être sous forme de subvention à l’investissement, ou sous forme de tarif de rachat, les deux options sont à étudier,
    un travail de pédagogie et de partage à poursuivre, dès les premières réflexions avec toutes les parties prenantes,
    l’implication directe des collectivités et des régions pour permettre de calculer des retours sur investissements à moyen/ long terme, prenant en compte l’ensemble des retours économiques, bien sûr, mais aussi sociaux et environnementaux. Encore une fois, la valorisation de ces bénéfices sociaux et environnementaux est un facteur clé pour le développement d’une économie plus circulaire !

    A ce sujet Michel Valache souligne l’implication d’Amorce et remercie Lucie Lessard de l’invitation à poursuivre les échanges dans quelques jours lors du groupe d’échanges dédié aux « Combustibles Solides de Récupération », organisé par l’association, en particulier avec les collectivités. Pour Michel Valache, c’est un travail collectif territorial, incluant la région (plans déchets et économie circulaire), les collectivités, les industriels, les associations, qu’il est aujourd’hui nécessaire de mettre en mouvement pour transformer les premiers essais en véritable projets industriels de développement économique territorial, attractif et respectueux de l’environnement.

    Sur l’île de la Réunion, le syndicat mixte de traitement des déchets Ileva veut créer une unité de valorisation des CSR de 15 MW sur un site de traitement des déchets – un projet en cours de validation.

      La date/heure actuelle est Lun 6 Mai - 23:23